Jésus et le règlement des différends

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Les tribunaux sont engorgés d’affaires, les justiciables (parties à une action en justice) ne sont pas forcément satisfaits même quand ils ont « gagné » un procès. Les justiciables qui ont perdu le procès pensent, à tort ou à raison, que les juges sont corrompus et/ou que leurs avocats ne les ont pas bien défendus. D’aucuns pensent que la justice est à double vitesse, et tutti quanti. Même l’arbitrage est de plus en plus sujet à caution, plus à tort qu’à raison. Tandis que le monde juridique se propose de redonner force au règlement à l’amiable, à la médiation, au droit collaboratif, bref à des modes participatifs de règlements des différends c’est-à-dire des modes de règlements des différends auxquels les parties en conflit prennent une part active. Il me semble que c’est ce que nous enseignait Jésus depuis plus de deux mille ans si l’on se réfère aux évangélistes Matthieu et Luc.

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Footballeurs se taclant

Matthieu 5, 25-26 « Hâte-toi de t’accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l’adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. En vérité, je te le dis: tu ne sortiras pas de là, que tu n’aies rendu jusqu’au dernier sou. »

Luc 12, 58-59 « Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, tâche, en chemin, d’en finir avec lui, de peur qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’exécuteur, et que l’exécuteur ne te jette en prison. Je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies rendu même jusqu’au dernier sou.« 

Tant qu’un différend entre deux personnes n’est pas encore tranché, l’on peut considérer que les adversaires sont encore sur le chemin. Même lorsque le différend est tranché par un jugement et que les parties concernées sont toutes vivantes, l’on peut considérer qu’elles sont encore sur le chemin. Jésus leur enseigne alors de s’accorder car il faut craindre que le jugement ne soit pas rendu ou même exécuté dans le sens escompté. Alors la spirale de haines et de violences continuera son développement jusque l’on ne sait où.

Les versets de St Luc s’inscrivent dans un contexte dans lequel Jésus invitait les foules à savoir interpréter les signes des temps. Je me demande alors si la promotion de ces modes  participatifs de règlements des différends n’est pas un signe manifestant l’émergence des temps de l’amour du prochain malgré les guerres, les catastrophes naturelles et autres paix armées. Quant à St Matthieu, dans les versets ci-dessus, il nous rappelle que Jésus avait proclamé l’esprit nouveau du royaume des Cieux, la supériorité de la justice nouvelle sur l’ancienne. La justice nouvelle enseignée par Jésus est commandée par l’amour et met l’être humain au centre des préoccupations. En agissant pour rendre les êtres humains actifs dans le règlement de leurs différends, le monde juridique montre que cette conception de la justice nouvelle, proclamée il y a plus de deux mille ans, est encore actuelle.

Hâtons-nous donc de nous accorder avec nos adversaires! Hâtons-nous d’aider les justiciables à s’accorder avec leurs adversaires! Une fois que l’on s’est accordé avec son adversaire,  l’esprit est libéré et se tourne vers une production utile, vers des actions constructives.

Cotonou, le 14 juin 2011

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Elvire VIGNON, Arbitre et Médiateure, Avocate honoraire

Centre EV Arbitrage & Médiation, Cotonou, Bénin

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4 commentaires

  1. La gouvernance étant d’abord spirituelle, à condition que tout le monde ait la même boussole, le développement du Bénin et de l’Afrique peut se faire avec ses propres forces organisées et structurées… par le droit.

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  2. Fort bien.
    Dans ces conditions, et pour satisfaire à l’oecumenisme et à la diversité tant à la mode, militons pour que désormais au frontispice dudit ordre, figure l’appel au partenariat avec un Vodoun tingbédjou et un islam titingbé.

    Aussi tous les petits pois ne resteront pas aussi uniformes et sans saveur qu’un excellent président de la république le déplore.

    Je compte sur votre talent pour ce faire, Maître !

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  3. Vous ne croyez pas si bien dire, Petit pois épicé! En effet,il est écrit sur le site du barreau de Paris que « Le collège des Bernardins, en partenariat avec l’Ordre des avocats de Paris et l’EFB, propose, sous la prési­dence de Monseigneur André Vingt- Trois, un cycle de conférences, sur le thème « Droit, liberté et foi : le pouvoir de l’argent et le droit ». Ces rendez-vous se tiendront les mercredis 5, 12 et 19 octobre et porteront, respectivement, sur les sujets suivants : « L’argent, jusqu’où et à quel prix ? Excellent serviteur et mauvais maître », « La loi, la famille et l’argent » et « La gratuité ».
    Malraux avait écrit que ce siècle sera spirituel ou ne sera pas.
    Vous êtes en parfaite communion avec le barreau de Paris et l’Eglise cattholique.
    Je vous remercie de votre visite

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