Le Pater, un outil pour le changement de mentalités

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Le Pater FB

L’oraison dominicale nous vient de Jésus. En méditant cette prière, je me suis rendue compte de la dynamique de changement qu’elle contient et je me propose de la partager avec vous. Cette prière, enseignée par Jésus, sera ici visitée en trois parties : l’adresse, les vœux au profit de Dieu et les demandes à notre profit. 

I. L’adresse « Notre Père » 

« Notre Père« .  C’est une formule d’appel qui établit une relation filiale entre Dieu et celui qui prie. Jésus ne nous demande pas de le prier, lui, mais de prier Dieu, en l’appelant « Père ». Nous nous adressons à notre père. Le père est une personne bien disposée à notre égard, de qui nous attendons assistance et protection et en qui nous avons confiance. Le père, c’est aussi une personne à qui nous obéissons et à qui nous devons obéissance. Penser et dire « Notre Père », avec la conscience de la relation filiale permet d’avoir un égard particulier pour les commandements 1 à 3 de Dieu.

Cette formule d’appel génère aussi des relations collatérales entre tous ceux qui ont une relation filiale avec Dieu; en effet, tous ceux qui disent cette prière prononcent le mot « Père », disent « Notre Père », ils sont donc tous frères et sœurs. Ainsi, la relation individuelle à Dieu contient d’autres relations indissociables, celles avec les autres enfants du Père. Par conséquent, si nous aimons Dieu sans aimer ces relations-là, ce serait une illusion, un leurre que nous entretiendrions.  L’expression « Notre Père » induit l’unité et la solidarité avec toutes les personnes qui désignent Dieu comme tel mais également avec toutes les personnes que nous reconnaissons être ses créatures, donc avec tous les êtres humains. Penser et dire « Notre Père », avec la conscience des relations collatérales, permettrait d’aimer tout naturellement son prochain et d’appliquer tout aussi naturellement les commandements n°s 4 à 10 de Dieu.

En nous adressant à Dieu, nous indiquons le lieu où nous le situons : « … qui es dans les cieux« . S’Il est dans les cieux et que nous tenons à lui parler, nous sommes fondamentalement appelés à nous élever et cette élévation devra être à la mesure des vœux que nous formulons à son endroit. 

II. Trois vœux que nous formulons au profit de Dieu 

Le premier vœu est celui par lequel nous exprimons l’immense désir de respecter et de craindre Dieu, « que ton Nom soit sanctifié« ; un vœu qui rappelle le deuxième commandement de Dieu.

Le deuxième vœu exprime l’espérance de façon claire et nette: « que ton règne vienne« . Ce vœu suggère que nous nous préparions au face à face avec Dieu en apprenant par exemple au quotidien, à  le voir en chacune de ses créatures.

Par le troisième vœu, nous nous invitons à l’obéissance: « que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel« . S’il est admis que la volonté de Dieu est que nous ordonnions tout pour le salut de notre âme, en clamant ce vœu, nous nous invitons à Lui obéir en tout ce qu’il nous commandera pour le salut de notre âme.

Formuler un vœu, c’est en vouloir la réalisation. Formuler ces trois vœux en priant Dieu, c’est prendre l’engagement de craindre Dieu et d’attendre en toute confiance sa grâce et la vie éternelle, en travaillant au salut de notre âme. Par conséquent, nous devons nous mettre en mouvement, nous devons agir et c’est pour agir que nous demandons à Dieu des moyens. 

III. Quatre moyens pour agir en vue de la réalisation des vœux 

Aliment, purification, force et délivrance, tels sont les moyens que nous attendons de Dieu.

1.      « Donne-nous chaque jour notre pain quotidien » est une demande d’aliment.

a.      L’objet de cette demande, c’est notre pain matériel, notre pitance mais aussi notre pain spirituel. Cette demande est aussi une attitude d’abandon à Dieu puisque c’est à lui que nous demandons d’assurer notre pain malgré notre force apparente. Cette humilité se poursuit car nous lui demandons ce pain chaque jour et pour chaque jour, puisque nous savons que la conservation de ce que nous aurions pu thésauriser ne dépend que de Lui.

b.      Cette demande invite aussi à la générosité. Oui, nous disons « donne-nous… », c’est-à-dire donne à chacun; pour être conséquent avec nous-mêmes, nous devrions chacun, nous considérer, le cas échéant, comme le canal par lequel alimenter celui, notre prochain, qui n’a ni pain matériel ni pain spirituel.

c.       Le pain spirituel que nous recevons et l’esprit de générosité qui l’accompagne ouvrent notre cœur à la purification et facilitent la demande qui suit.

2.      « Remets-nous nos péchés« . Cette demande de purification est assortie d’une vérité permanente à notre charge « car nous-mêmes remettons à quiconque nous doit« . Il s’ensuit que notre demande de purification doit être formulée après la manifestation de notre propre générosité à l’égard de ceux qui nous auraient fait du tort.  En d’autres termes, c’est seulement en libérant les autres par notre indulgence, que nous serions en état de demander à Dieu sa miséricorde à notre égard. L’indulgence est en fait, l’expression d’une certaine force et cela nous met en état d’être exaucé pour la demande de force qui suit.

3.      « Et ne nous laisse pas entrer en tentation« . La purification obtenue après la demande précédente n’est pas une fin en soi, cela doit être renforcé, c’est pourquoi nous demandons à Dieu de nous donner force mentale et spirituelle, ce qui nous préparera à repousser le mauvais tel qu’annoncé dans le verset suivant.

4.      « Mais délivre-nous du Mauvais. » Une place propre est attrayante, attrayante pour toutes sortes de personnes y compris « sept autres esprits plus mauvais … » (Luc 11, 26) L, c’est pourquoi malgré la purification et la force sollicitées et obtenues, il faudrait rester toujours humble en demandant à Dieu de nous délivrer du mauvais.

Ces demandes qui, comme nous le voyons, sont des moyens pour agir en vue du règne de Dieu sur la terre, nous invitent en fait, à une façon d’être afin que ce règne vienne. Cette façon d’être devra être vécue dans l’espace que nous occupons (sur la terre comme au ciel). Il s’ensuit que l’exercice de nos métiers, la vie en communauté, l’exercice du pouvoir politique, sont autant d’espaces pour faire vivre l’expression « Notre Père ». En définitive, le Pater nourrit notre esprit et par l’action qu’il induit, est un véritable outil de changement de mentalité. Et puis, … lorsque vous changez, vous constatez que le monde change autour de vous.

Cotonou, le 1er janvier 2011, jour de la fête de Sainte Marie 

 Elvire VIGNON, Avocate

Elvire VIGNON, Avocate du Barreau du Bénin

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