Benoit XVI se démet de la charge pontificale qui lui a été confiée le 19 avril 2005. Cette grande décision est remplie d’enseignements :
- C’est une grâce pour les fidèles chrétiens de notre époque, de vivre en direct une décision d’une telle importance qui révèle des vertus attendues d’un vicaire du Christ : humilité et charité ;
- Le pape s’est exprimé au lieu de laisser libre cours aux rumeurs, au lieu de se mettre au lit avec bouillotte et plaid en laissant le peuple de Dieu murmurer, élucubrer et supputer sur sa capacité à gouverner ; l’accomplissement du devoir d’information des uns à l’égard des autres permet d’assurer la communion dans l’Eglise ;
- Le pape a exercé sa faculté de renonciation ; apparemment, cette faculté n’était pas vraiment connue d’un nombre important de fidèles chrétiens ; ce n’était certainement pas la disposition la plus importante du droit canonique à connaître mais je voudrais saisir cette belle opportunité pour souligner que le code de droit canonique a été conçu comme un outil de progrès, « un moyen efficace pour que l’Église puisse progresser dans l’esprit de Vatican II et se rende elle-même chaque jour mieux adaptée pour s’acquitter de sa fonction de salut en ce monde » ainsi que l’avait indiqué Jean-Paul II dans l’acte de promulgation du code (constitution apostolique Sacræ disciplinæ leges du 25 janvier 1983) ; ce code mérite d’être vulgarisé ;
- La plus belle vocation d’un fidèle chrétien n’est pas d’être pape ou évêque, mais de devenir saint (canon 210) ; le plus beau cheminement est alors de répondre à l’appel universel à la sainteté mis en lumière par le Concile Vatican II. Les charges que nous exerçons dans la vie ne devraient pas nous voiler cette finalité mais devraient être utilisées comme un moyen de nous conduire à la sainteté.
En guise de conclusion, il me reste à former le vœu que Dieu nous accorde aussi la grâce de voir Joseph RATZINGER voir l’anneau du pêcheur remplir son office par une autre main.
Elvire VIGNON,
Avocate à Cotonou et étudiante en droit canonique