Mer forte et vents forts à mer calme, grâce à la compagnie de Jésus. Ce n’est pas un bulletin météo mais le résumé que je fais de l’évangile selon Saint Matthieu, chapitre 14, versets 22 à 36. Cet évangile, c’était celui du lundi 1er août 2011. 1er août 2011, commémoration de notre fête nationale. Je voudrais voir dans cet évangile une prémonition qui annoncerait une remise en ordre nationale au cours de cette nouvelle année qui commence pour le Bénin en ce 1er août 2011. La remise en ordre de chacun faciliterait celle de la communauté. L’une des façons de mettre de l’ordre en soi est de méditer l’évangile. L’intérêt de cet évangile du 1er août qui relate Jésus marchant sur les eaux est de nous rappeler que la foi en Dieu permet de surmonter les tempêtes. Alors je nous propose cette méditation faite, en tenant compte des narrations faites par St Marc et St Jean sur le même thème (Marc 6, 45-52 ; Jean 6, 16-21).
La mer, c’est comme ma vie. Les textes décrivent une barque, en pleine mer, harcelée par les vagues en raison de grands vents et de vents contraires, avec les disciples de Jésus qui s’épuisaient à ramer. Ces vagues pourraient représenter les troubles de mon âme et les soubresauts de ma vie, les périodes de concentration intense d’actions et de charges, les périodes de grand bonheur alternées par celles des grandes inquiétudes, les périodes de calme et de contestation. A ces moments-là, je dois penser à faire comme Jésus.
La foi en Dieu comme armure. Faire comme Jésus c’est prier car Jésus prie. Jésus prie souvent et pourtant il est Fils de Dieu. Si lui, fils de Dieu, prie sans cesse, qui suis-je, moi, pour ne pas prier? Pour Jésus, prier est un acte d’humilité, il prie par exemple avant de choisir ses disciples, il prie après l’exécution de Jean-Baptiste. Comme pour renouveler ses forces avant de poursuivre malgré la tragédie. Et il nous a enseigné pourquoi et comment et prier. En signe d’humilité donc, je prie pour faire renouveler par Dieu les forces qu’Il m’a données. Je prie pour être persévérante. Je prie aussi afin de prier régulièrement. La constance dans la prière apporte la confiance en Dieu donc en soi.
Jésus, boussole, me conduit par l’amour du prochain, à Dieu. Prier Dieu par Jésus, c’est chercher Dieu à travers les enseignements de Jésus ; c’est se servir de Jésus comme boussole pour connaître Dieu. C’est pourquoi, je crois Jésus lorsqu’il répond « C’est moi. N’ayez pas peur » (Jean 6, 20) ou bien « Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte » (Marc 6, 50 ; Matthieu 14, 27) à ses disciples qui s’affolaient, n’ayant pas reconnu leur maître dans ce qu’ils croyaient être un fantôme surgi de la mer agitée. Lorsque le vent se lève c’est-à-dire dans les nombreux moments de doute qui jalonnent ma vie, le fait de n’avoir qu’une seule boussole me permet de vite reprendre le cap. Je titube, je tremble, j’hésite mais l’unique boussole me revient très vite à l’esprit, comme à Pierre qui appelle « Seigneur, sauve-moi! » et je vois alors la main tendue, et l’air un tantinet moqueur, du Seigneur « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? » (Matthieu 14, 31). C’est pourquoi Seigneur Jésus, j’apprends à faire de tes enseignements, mon unique boussole pour guider ma vie en tous ses volets (personnel, familial, social, professionnel, politique).
Les fruits de la foi en Dieu. Jésus et Pierre montèrent dans la barque sans encombre et le vent tomba (Matthieu 14, 32). Jésus menaça le vent et imposa le silence à la mer (Marc 5, 39). Les disciples qui le virent marcher vers eux sur la mer, voulurent le prendre dans le bateau mais aussitôt le bateau arriva à destination (Jean 6, 21). Les trois évangélistes montrèrent que dès que Jésus rejoignit la barque ou s’en approcha, les disciples arrivèrent vite, à bon port. Le message que je reçois ici est celui de me laisser conduire, de lâcher prise, car avec la foi en Jésus, tout est facilité, il n’y a que des solutions, la guérison est assurée, comme cela a été pour tous ceux du pays de Gennésaret qui se sont simplement suffi de toucher la frange de son manteau (Matthieu 14, 34-36). C’est pourquoi, je dois l’invoquer afin qu’il me conduise à destination, l’invoquer chaque fois que je je me réveille, chaque fois que je m’endors, chaque fois que je m’engage dans une activité ou une tâche même celle qui peut paraître insignifiante. Chaque fois que j’ai lâché prise en mettant l’amour du prochain au centre de mes préoccupations, j’ai toujours obtenu, sans coup férir, mieux que je n’espérais.
Prière. Seigneur, fais que notre foi en Toi, nous donne de voir dans le vert, l’espoir du renouveau qui nous poussera au rouge, moteur du courage pour agir en Toi et pour Toi afin qu’en se stabilisant sur la mer de nos individualités, notre barque nous conduise aux riches trésors dont le jaune est le présage.
Cotonou, le 06 août 2011,
Elvire VIGNON, Avocate