Un infirme attendait depuis longtemps de pouvoir entrer dans la piscine qui guérit. Mais il avait besoin d’une aide qui ne s’était jamais présentée. C’est un résumé du récit de l’Évangile selon S. Jean, chapitre 5, versets 1 à 16, que vous trouverez ci-dessous, après le commentaire.
Dans le premier dialogue entre Jésus et l’infirme – le seul qui fera l’objet de ce commentaire – versets 6 à 8, nous voyons Jésus aller à son aide : « Veux-tu guérir ? » Et l’infirme de répondre : « Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine, quand l’eau vient à être agitée ; et, le temps que j’y aille, un autre descend avant moi. » Vous avez remarqué, comme moi, que l’intéressé n’a pas vraiment répondu à la question que lui posait Jésus. Savait-il encore ce qu’il voulait ? Savait-il vraiment ce qu’il voulait ? Quelquefois, nous souffrons tellement et sommes si anesthésiés par la douleur que nous ne savons même plus ce que nous voulons. L’homme s’est contenté d’expliquer les raisons pour lesquelles il ne pouvait entrer dans cette piscine. Peut-être aussi que dans son esprit, entrer dans la piscine était la seule solution de guérison. Sinon, il aurait pu répondre fermement « oui, je veux guérir » à la question de Jésus.
Jésus a sûrement compris que l’infirme ne savait plus où il en était, qu’il s’était résigné ou enfermé dans cette solution qu’il croyait unique. Alors, compatissant, il lui propose : « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » Je ne crois pas que l’infirme avait imaginé cette solution. En lui proposant une autre solution que celle attendue à cet endroit, Jésus, en fait, l’invitait à sortir du cadre dans lequel il s’était enfermé.

Sortir du cadre, vous connaissez bien tout à la fois l’expression et le célèbre exercice de créativité qui consiste à relier neuf points, placés sur le périmètre d’un carré, par quatre lignes droites sans lever l’instrument avec lequel l’on relie mais aussi sans revenir sur ses pas. On y parvient qu’en sortant du carré (cadre), de plusieurs manières. S’extraire du cadre est le moyen révolutionnaire auquel Jésus a invité le malade. Révolutionnaire, c’est le qualificatif qui est donné à cette démarche au cours des exercices de développement personnel. Soit dit en passant, avez-vous remarqué que de nombreux exercices de développement personnel sont, au fond, des exhortations bibliques dépouillées de toute référence à Dieu ?
Prends ton grabat, quitte ce sur quoi tu es bloqué, prends-le avec toi et bouge. Voilà ce à quoi Jésus a convié l’infirme. « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » Sors du cadre. Prends ta vie en main et marche. Il y a toujours une issue.
Infirmes spirituels que nous sommes parfois, attendant en vain l’aide humaine, chaque fois que notre âme sera paralysée, pensons à sortir du cadre. Bien évidemment, cela paraît bien difficile d’y arriver seul. Mais avec Jésus, c’est possible. « Dieu, viens à mon aide, Seigneur à notre secours … ».
Jean 5, 1-18 : évangile
Après cela, il y eut une fête des Juifs et Jésus monta à Jérusalem. Or il existe à Jérusalem, près de la Probatique, une piscine qui s’appelle en hébreu Bethesda et qui a cinq portiques. Sous ces portiques gisaient une multitude d’infirmes, aveugles, boiteux, impotents, qui attendaient le bouillonnement de l’eau. Car l’ange du Seigneur descendait par moments dans la piscine et agitait l’eau : le premier alors à y entrer, après que l’eau avait été agitée, se trouvait guéri, quel que fût son mal. Il y avait là un homme qui était infirme depuis 38 ans. Jésus, le voyant étendu et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : « Veux-tu guérir ? » L’infirme lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine, quand l’eau vient à être agitée ; et, le temps que j’y aille, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » Et aussitôt l’homme fut guéri ; il prit son grabat et il marchait.
Or c’était le sabbat, ce jour-là. Les Juifs dirent donc à celui qui venait d’être guéri : « C’est le sabbat. Il ne t’est pas permis de porter ton grabat. » Il leur répondit : « Celui qui m’a guéri m’a dit : Prends ton grabat et marche. » Ils lui demandèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : Prends ton grabat et marche ? » Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; Jésus en effet avait disparu, car il y avait foule en ce lieu. Après cela, Jésus le rencontre dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive pire encore. » L’homme s’en fut révéler aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. C’est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus : parce qu’il faisait ces choses-là le jour du sabbat. Mais il leur répondit : « Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent et j’œuvre moi aussi. » Aussi les Juifs n’en cherchaient que davantage à le tuer, puisque, non content de violer le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père, se faisant égal à Dieu.
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Cotonou, le 13 mars 2018
Elvire VIGNON, Avocate honoraire, Arbitre et Médiatrice
Centre EV Arbitrage & Médiation, Cotonou, Bénin